La ménopause ? Très peu pour moi …
C’est le constat sans appel qui est ressorti lors de notre enquête :
Avant la ménopause, en périménopause (35-45 ans) : la plupart des femmes ne se sentent pas concernées et n’ont surtout pas envie de se définir par rapport à la ménopause ou même d’y réfléchir !
En pleine pré ménopause et ménopause : en pleins symptômes de pré ménopause (à partir de 30/35 ans) et en ménopause, la plupart des femmes sont parfois tellement perturbées dans leur qualité de vie qu’elles ne veulent tout simplement plus en entendre parler ! Et le côté stigmatisant les dérange.
Après la ménopause (12 mois sans règles) : ouf, on ne se sent plus concernée par ce “fléau”, tant mieux…
La ménopause n’a donc pas très bonne presse !
Il faut dire que le terme est plutôt mal choisi : en quoi s’agit-il d’une “pause” exactement ? Et pourquoi est-il connoté si négativement ? Tout cela est finalement très culturel, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un énième tabou sur le corps féminin dans notre culture occidentale.
Et pourtant…
Je souhaite à toutes de passer le cap de la ménopause car c’est plutôt bon signe 😊
Pour rappel, ce n’est pas une maladie mais plutôt un phénomène physiologique naturel de transition vers une nouvelle phase de vie, très valorisée dans certaines cultures : dans certaines tribus, les femmes deviennent enfin l’égal de l’homme ! Sans oublier qu’il existe des solutions naturelles pour la ménopause.
Et un phénomène de société pourtant trop tabou et passé sous silence.
En France, nous estimons que 2,5 millions de femmes sont en période de pré-ménopause et 13 millions de femmes sont ménopausées.
2/3 d’entre elles connaîtront des effets physiologiques et/ou émotionnels importants et 44% disent que cette période a affecté négativement leur qualité de vie.
A quoi correspond la ménopause ?
Le cycle de la préménopause démarre en moyenne à partir de l’âge de 35/40 ans, et peut durer jusqu’à quinze ans.
Chaque femme percevra de manière très différente les symptômes de la ménopause, et les plus chanceuses n’éprouveront même qu’un léger malaise passager.
Parmi les symptômes les plus fréquemment retrouvés : bouffées de chaleur, sautes d’humeur, troubles du sommeil, maux de tête, vertiges, perte de cheveux, léthargie, nervosité, sécheresse vaginale…
L’histoire psychologique et hormonale de la femme se déroule généralement en trois temps :
- Au début, la baisse des androgènes peut avoir un effet sur la libido
- Ensuite peuvent survenir des signes d’excitabilité et d’irritabilité liés à un excès œstrogènes (dominance œstrogénique par rapport à la progestérone)
- Et enfin, la chute des œstrogènes à la ménopause peut entraîner perte d’énergie et déprime voire dépression. (Plusieurs études montrent une incidence significativement plus élevée des dépressions autour de la ménopause)
Heureusement, tous les troubles vont finir par s’estomper, la phase de transition se termine et les femmes s’installent dans un nouvel équilibre hormonal .
En général, tout se rééquilibre en 3 ou 4 ans, mais cela peut prendre plus de 10 ans chez certaines femmes…
La période qui suit la ménopause peut donc être une période d’une grande stabilité, avec un retour à un équilibre hormonal différent, mais très stable, avec des niveaux d’hormones plus bas.
La ménopause préfigure donc une période de libération des fluctuations hormonales et de leurs contraintes, si tant est que celle-ci est bien acceptée et que le terrain métabolique est bon !
Quelles sont les idées reçues sur la ménopause ?
Idée reçue N°1 : la ménopause, ça dure 1 an
Et bien non, justement.
En moyenne, les symptômes ressentis de la ménopause durent entre 6 mois et 7 ans, en moyenne 5 ans, et parfois plus de 10 ans.. et tout cela entouré d’un silence assez étonnant, presque honteux..
Alors quelques définitions pour commencer :
- Péri-ménopause : phase de déclin hormonal entamé, à partir de 30/35 ans en moyenne
- Pré-ménopause : phase d’accélération de la baisse hormonale et de ressenti plus fort des symptômes annonciateurs de la ménopause ( 40-50 ans) : 5 à 7 ans en moyenne
- Ménopause (entre 45 et 55 ans, 51 ans en moyenne) : après 12 mois sans règles.
- Ménopause précoce ou IOP (Insuffisance Ovarienne prématurée) : quand la ménopause arrive avant 40/45 ans, cela concerne environ 10% des femmes ( 2% des femmes avant 40 ans)
- Ménopause tardive : après 55 voire 60 ans. Elle peut être liée à un surpoids notamment (qui entretient la sécrétion d’oestrogènes)
Et 44% des femmes en préménopause ressentent un impact négatif sur leur quotidien.(1)
Idée reçue N°2 : la ménopause est vécue comme une punition
Toujours d’après l’étude KANTAR, 59% des femmes y voient plus d’avantages que d’inconvénients, cependant, les femmes déjà ménopausées sont plus nombreuses que l’ensemble des femmes (notamment en pré ménopause) à dire que la ménopause présente plus d’inconvénients que d’avantages.(1)
Le principal avantage loin devant pour 55% des femmes ?
“Être libérées des contraintes et douleurs liées aux règles.”
Idée reçue N°3 : la ménopause n’est plus un tabou ni une tare sociale
Sur ce point, il reste un peu de travail apparemment !
Les femmes ménopausées ou en période de pré-ménopause sont 1/3 à avoir déjà entendu des blagues au sujet de la ménopause, et des remarques négatives.(1)
Dans ce contexte, une femme en période de pré-ménopause sur 5 déclare avoir déjà caché les effets liés à son état dans le cadre de sa vie privée (1)
Et seule 1 femme en pré-ménopause sur 10 serait prête à faire part de leurs troubles à leur supérieur (1)
34% des femmes trouvent le sujet pénible, n’ont pas envie d’en parler (1)
29% trouvent le sujet tabou, délicat.
27% trouvent que les symptômes ne sont pas identifiables facilement (1).
Idée reçue N°4 : il n’y a pas de lien entre ménopause et santé
Voilà une idée reçue qui peut faire du mal, littéralement.
Si les femmes identifient assez bien le risque accru d’ostéoporose (69%), elles n’ont pas bien conscience du reste : seule la moitié a entendu parler des risques cardio-vasculaires (pourtant la première cause de mortalité chez la femme aujourd’hui !), et moins de la moitié des cancers et des risques métaboliques (Diabète, hypercholestérolémie..) (1)
Mais, bonne nouvelle, l’équilibre de nos hormones dépend à 75% de nos habitudes de vie, donc nous pouvons agir dessus de manière sensible : découvrez notre article sur les nutriments essentiels à l’équilibre hormonal.
Idée reçue N°5 : on ne peut pas retarder l’âge de la ménopause
Déjà, si, en arrêtant de fumer à temps !
Car une étude réalisée sur 90 000 femmes fumeuses âgées de 50 à 79 ans illustre que près de la moitié d’entre elles ont été ménopausées avant l’âge de 50 ans.
La ménopause a été avancée de :
- près de deux ans chez les fumeuses ayant démarré avant 15 ans ;
- d’un an et demi chez celles fumant jusqu’à 25 cigarettes par jour ;
- d’un peu plus d’un an, chez les femmes exposées au tabagisme passif.
Mais aussi.. sur une note plus légère, plusieurs décennies de recherches ont permis d’établir qu’avoir des relations intimes au moins une fois par semaine réduisait les chances d’entrer en ménopause de 28% par rapport aux femmes qui ont des rapports moins d’une fois par mois ( Publication dans la Royal Society Open Science.)
Selon l’étude, cela pourrait s’expliquer par une réponse du corps aux pressions de l’évolution.
“Si une femme a des rapports peu fréquents à l’approche de la quarantaine, son corps ne recevra pas les signaux physiques d’une éventuelle grossesse”, et le corps de la femme investira alors davantage son énergie dans la prise en charge de sa famille plutôt que dans l’ovulation. » (2)
=> Testez vos hormones et découvrez où vous vous situez par rapport à la ménopause grâce à nos quizzs
CE QU’IL FAUT RETENIR
Rien ne sert de pleurer avant d’avoir mal mais une femme avertie en vaut deux ! Si vous commencez à ressentir certains symptômes de manière récurrente, c’est qu’il est temps de vous préoccuper de cette phase de transition pour la vivre le plus naturellement et sereinement possible .
La bonne nouvelle ? C’est simple et 100% faisable, du moment qu’on arrive à se reconnecter un peu à son corps…
Sources
- (1) Etude KANTAR 2019 (Un échantillon de 1505 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus – dont un sur-échantillon de 500 femmes âgées de 45 à 60 ans)
- (2) Huffington Post